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18 octobre 2013 5 18 /10 /octobre /2013 20:45

 

oranges

 

Chers adhérents, chers militants, chers sympathisants,


 L’esprit positif et l’élan de la campagne des municipales de Nantes en 2008 ont laissé un bon souvenir à beaucoup d’entre  nous. Ce rassemblement nous a conduit à mener une campagne autour d’un programme original et progressiste pour la ville. Cette dynamique a permis l’élection de deux élus MoDem, Isabelle Loirat et BenoitBlineau. Ils ont  prolongé ce travail en menant une politique centrée sur des propositions concrètes soucieuses de l’environnement et de l’emploi :

 

  •  
  • Le franchissement de la Loire par le téléphérique
  •  
  • L’aménagement du boulevard Guist’Hau
  •  
  • « Le Carré des Utiles » : un projet pour l’emploi local
  •  
  • Festival européen des jeunes sportifs : l’emploi et la jeunesse
  • Aménagement du Bas Chantenay : un pôle nautique

 

 

Durant ces années nous n’avons pas faibli sur notre opposition au projet  d’aéroport de Notre dame des Landes. Plus que jamais, ce projet est pour nous une aberration écologique et économique.

 

L’environnement, la gouvernance, l’emploi, les transports, l’éducation, l’énergie, le gaspillage de l’argent public….à l’échelle métropolitaine sont autant de thèmes qui préoccupent les « écolo-démocrates » et plus largement un rassemblement de partis politiques de sensibilités écologistes (Cap21, MEIAEI, Parti Breton)

 

Comme vous avez pu le lire dans la presse ces idées seront bien représentées, pendant la campagne des municipales. Elles seront d’autant mieux portées si vous nous rejoignez pour participer à une nouvelle aventure pour bâtir ensemble un projet nouveau pour Nantes.

 

 Pour en discuter, nous vous convions à une réunion conviviale à La Médiathèque de Nantes, le mardi 22 octobre à 20H30

Veuillez nous faire savoir si vous ne souhaitez plus faire partie de cette liste de diffusion et merci de nous confirmer votre présence à cette rencontre.

 

Isabelle Loirat, Benoît Blineau.

 

N’hésitez pas à diffuser ce courrier auprès de vos amis, réseaux, ou toute autre personne désirant participer à une nouvelle dynamique pour Nantes 

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19 septembre 2013 4 19 /09 /septembre /2013 18:20

 

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MERCI à Isabelle Loirat et Benoît Blineau pour ce communiqué de presse qui mettra du baume au coeur de beaucoup de ces militants qui s'étaient engagés sur un projet de société humain et durable en 2007, et trouvent que le MoDem vaut bien mieux que ce que certains en font.

 


Communiqué de presse des élus MoDem

 

Les élus Modem gardent  le cap

 

 

« Porteur d’un autre projet pour la planète, un projet qui ne s’arrête pas à la croissance économique mais qui recherche la croissance humaine » François Bayrou. (05/12/2007)

 

Les élus Modem de Nantes Isabelle Loirat et Benoît Blineau réaffirment leur attachement aux valeurs qui ont présidé à la fondation du MoDem par François Bayrou et sur lesquelles les Nantais leur ont fait confiance : dépasser les clivages, indépendance et autonomie pour créer « des majorités nouvelles », priorités accordées à la démocratie, l’écologie, la gestion de l’argent public, les transports, l’éducation et la santé.

 

Reconnus pour leurs propositions innovantes : le transport par câble sur la Loire,  le plan vélo,  le festival des jeunes sportifs, le « Carré des Utiles » pour l’emploi, plus récemment le pôle nautique sans oublier le projet essentiel des liaisons ferroviaires TER et LGV Paris / Nantes…Ils sont heureux d’avoir ouvert ce chemin de propositions dont la majorité a tenu compte. Ils notent d’ailleurs que celles-ci n’ont pas été soutenues par l’UDI.

 

Ils rappellent que J.L. Borloo a appelé à voter pour Nicolas Sarkozy dès le premier tour de la présidentielle 2012 et que l’ancien 1ier  ministre, F. Fillon, soi-disant « modéré », a finalement ouvert la porte au FN.

 

« Nous ne pouvons pas sacrifier notre idéal et  renier nos convictions pour des intérêts politiques individuels de circonstance. »

 

Les élus MoDem gardent le cap !

 

Ils continuent à travailler, avec l’aide d’une équipe inventive qu’ils remercient infiniment, pour rassembler des citoyens démocrates, écologistes et proposer une véritable alternative politique aux Nantaises et Nantais pour les prochaines élections municipales.

 

 

 

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3 septembre 2013 2 03 /09 /septembre /2013 18:35
Adieu Le Monde, vive Reporterre

Hervé Kempf

lundi 2 septembre 2013


Ce 2 septembre, quinze ans et un jour après y être entré, je quitte Le Monde : en ce lundi, le dernier lien juridique entre ce journal et moi est défait, par le« solde de tout compte ».

Que je quitte volontairement un titre prestigieux étonnera peut-être. Mais certes moins que la raison qui m’y pousse : la censure mise en œuvre par sa direction, qui m’a empêché de poursuivre dans ce journal enquêtes et reportages sur le dossier de Notre Dame des Landes.

Au terme de l’histoire que je vais ici retracer, il ne me restait qu’une issue, si je voulais conserver la liberté sans laquelle le journalisme n’a pas de sens : abandonner le confort d’un salaire assuré et de moyens de travail avant que soit étouffée la dernière marge d’expression qui me restait, la chronique Ecologie.

Abandonner le journal fondé par Hubert Beuve-Méry et vendu en 2010 est une libération. Je me lance dans l’aventure du site Reporterre, parce que plus que jamais, une information indépendante est nécessaire pour rendre compte du phénomène le plus crucial de l’époque, la crise écologique.

On trouvera ci-après le récit des événements ouverts le 5 novembre 2012 et qui ont conduit à cette décision. Les lecteurs qui en auront le temps trouveront dans C’était un autre monde une présentation de mon travail antérieur dans ce journal qui éclairera le contexte de cette affaire.

Rappelons simplement quelques dates : 
- création du service Planète : octobre 2008 ;
- création de la chronique Ecologie : février 2009 ;
- prise de contrôle du Monde par MM. Bergé, Niel et Pigasse : juin 2010.

Notre Dame des Landes : il est interdit d’enquêter

J’ai suivi avec attention le dossier de Notre Dame des Landes depuis qu’en 2007, j’avais rencontré sur place des protagonistes du projet d’aéroport. J’y étais retourné en août 2009, enquêtant et présentant les arguments des uns et des autres, dans ce qui fut un des premiers articles de presse nationale abordant en détail le sujet.


Articles dans Le Monde du 11 août 2009.

Je gardais un oeil attentif sur ce dossier qui ne semblait pas vouloir s’apaiser. J’étais le journaliste qui publiait le plus d’articles sur ce sujet, comme en témoigne la base de données du Monde : sur les 155 articles ou brèves où apparaît l’expression « Notre-Dame-des-Landes » entre le 19 novembre 2005 et le 19 novembre 2012, 33 sont signés de moi, le deuxième auteur, Anne-Sophie Mercier, signant 14 articles, le correspondant local, Yan Gauchard, 10.

J’avertis, dans une chronique du 5 octobre 2011, que cette affaire serait délicate pour un gouvernement socialiste : « Il serait dommage qu’une éventuelle présidence socialiste s’ouvre par le spectacle de CRS évacuant des paysans et des écologistes pour faire couler le béton ». Mais ni M. Hollande, ni M. Ayrault, ne lisaient apparemment la chronique Ecologie.

En octobre 2012, des forces de police investissaient la zone de Notre Dame des Landes où est censé être construit un aéroport. Elles venaient déloger les quelques centaines de personnes qui s’y étaient progressivement installées durant les années précédentes.


Gendarmes à Notre Dame des Landes, octobre 2012

Je consacrais trois chroniques aux événements, dont deux peuvent être qualifiées de « scoop » : le 14 octobre 2012, j’avertissais de l’imminence d’une intervention policière, qui se produisit le 16 octobre ; le 21 octobre, je montrais que l’affaire n’était pas locale, mais bien nationale ; le 3 novembre, je révélais que M. Hagelsteen, le préfet de Loire-Atlantique qui avait préparé l’appel d’offres que remporterait ultérieurement la compagnie Vinci, avait plus tard été embauché par cette entreprise.

Durant toute cette période, entre la mi-octobre et la mi-novembre, je m’étonnais de la réticence du journal à suivre cette affaire, alors même que le service Planète aurait dû plonger sur ces événements qui étaient alors le principal sujet de l’actualité environnementale. Sur place, dans la ZAD (Zone à défendre), les forces policières puissamment armées détruisaient maison après maison, noyant le bocage sous le gaz lacrymogène, mais rencontrant une résistance farouche des nouveaux habitants de la zone, des opposants de toujours et des paysans. Ces événements étaient quasiment tus par Le Monde. Le journal publiait cependant le 27 octobre, alors que le résistance se renforçait, un article étonnamment titré "Le ciel se dégage pour l’aéroport de Notre Dame des Landes". J’avais demandé dès le 16 à partir sur place en reportage, la chef de service me dit que ce n’était pas possible pour des raisons budgétaires.

Je traitais donc le sujet, tant bien que mal, par la chronique Ecologie. Je dus m’absenter une semaine, juste après avoir publié, le samedi 3 novembre, l’information sur l’évolution professionnelle du préfet Hagelsteen. Ce papier fit du bruit : il intervenait à un moment où l’action policière échouait décidément à réduire la résistance. Alors que ce qui devait être expédié en deux coups de cuiller à pot se transformait en guerilla, cette information, comme tant d’autres éléments du dossier, montrait que la cause si obstinément défendue par le premier ministre était fort discutable.

Dans les jours suivants, en mon absence, un collègue était enfin envoyé sur place. Je revins le 12 novembre. Une grande manifestation devait avoir lieu le 16 novembre, elle s’annonçait d’ampleur importante. Je demandais à y aller, ayant suivi le dossier depuis le début. La chef de service s’y opposa. Au terme de l’échange, nous convinmes d’en référer au directeur adjoint de la rédaction, Didier Pourquery. J’allais voir celui-ci une heure plus tard. Il me dit que, par ma chronique, mes livres, j’étais “trop marqué" et que je ne pouvais pas couvrir le sujet. J’objectais que mes livres n’avaient pas évoqué le sujet de Notre Dame des Landes, que les chroniques avaient "sorti" des informations exclusives et exactes sur ce dossier, que, par ailleurs, j’écrivais dans les autres pages du journal différemment que dans la chronique qui, par nature, adoptait un ton et un angle fortement marqués. Mais non, "moi, directeur de la rédaction, je décide que tu n’iras pas". Mais ne pourrais-je travailler avec un autre collègue ? Non. Faire au moins un papier "magazine" dans le supplément hebdomadaire du journal ? Non. Nous parlâmes assez longuement, mais la réponse était tranchée : je ne pouvais pas couvrir Notre Dame des Landes pour Le Monde, hors la chronique. Je n’obtins qu’une chose : pouvoir partir en reportage sur mon temps libre pour celle-ci et pouvoir le raconter sur Reporterre.

Il m’envoya en fin d’après-midi un courriel indiquant : « Bonsoir, 
En effet Hervé tu as bien noté que je ne souhaite pas que tu suives ce dossier pour le journal (ni pour le M d’ailleurs). Et j’ai bien noté que tu irais sur le terrain en tant que Hervé Kempf chroniqueur ’engagé’. Tout est clair
Merci
Didier »
.

Je répondis : « J’irai sur le terrain en tant que journaliste. Je ferai mon travail, qui est de témoigner de mon époque, en relatant honnêtement un moment important de l’histoire du mouvement écologique.
Dans le contexte actuel, le terme de chroniqueur 
’engagé’ me paraît injurieux – à moins que l’on parle des ’éditorialistes engagés’ quand trois éditoriaux avalisent le Traité TSCG, ou de ’chroniqueur engagé’ à propos de notre camarade assurant la chronique Europe, aux vues très tranchées. J’en reste à ces exemples. »

Contre tous les usages, j’étais dessaisi sans raison valable d’un dossier que j’avais couvert et fait mûrir depuis le début. On me bloquait les reportages, mais aussi les enquêtes sur une affaire où les intérêts économiques paraissaient singulièrement tortueux. En m’interdisant de traiter ce sujet, en refusant de donner écho à ce que je pourrais voir ou trouver dans mes enquêtes, on assumait le fait que Le Monde ne creuserait pas le dossier de Notre Dame des Landes. C’était, de fait, une censure.

Que faire ? A court terme, préparer mon reportage (qui s’effectuerait à mes frais) et prendre rendez-vous avec Erik Izraelewicz, qui fut calé le lundi suivant. Je partis le jeudi pour Notre Dame des Landes. Dans l’espace confiné des 2 400 signes de la chronique, je restituais un constat essentiel de la lutte : les "zadistes" et les "historiques" ne s’étaient pas divisés, comme l’avait espéré le pouvoir, c’était au contraire leur alliance contre la répression qui avait fait échouer celle-ci (« Solidarité écologique »). Et sur Reporterre, je racontais ce que j’avais vu durant ces trois jours magnifiques. Dans un registre d’écriture propre au média, bien sûr, ce n’était pas le reportage que j’aurais écrit dans Le Monde.

La rencontre, lundi 19 novembre, avec Erik Izraelewicz, n’aboutit à rien. Nous discutâmes franchement, quoique calmement, car l’estime était, je crois, réciproque. Il me dit presque d’entrée de jeu qu’il soutenait sa direction. Il me reprocha l’accroche de mon reportage, en forme d’allégorie. Je lui répondis que c’était la réponse à la déloyauté du journal à mon égard. Il me dit que j’avais désobéi en allant à Notre Dame des Landes, à quoi je répondis que Didier Pourquery m’y avait autorisé. J’évoquais l’idée que le journal aurait pu subir des pressions à propos du traitement de ce dossier. Erik dit que c’était injurieux.

Plus tard, des indices concourrant me firent penser que l’hypothèse de pressions d’un propriétaire sur le journal à propos de Notre Dame des Landes était pensable. Ce sont des indices, pas des preuves. Je les publierai si cela parait nécessaire au public.

Mais mon propos n’est pas de savoir pourquoi la direction du Monde a bloqué mon travail de journaliste. S’il y a eu pression, elle devait y résister. S’il n’y en pas eu, elle devait me laisser travailler. Le journal aurait pu discuter des sujets, travailler les angles, m’associer un autre journaliste. Mais non : la direction ne discutait pas, elle interdisait. Le contrat de liberté qui fonde la légitimité de la presse était rompu.

Je ne lâchais pas le morceau. J’allais voir les uns et les autres, interrogeais le syndicat, faisais front face à l’agressivité de la hiérarchie. Nous avions convenu avec Erik Izraelewicz de nous revoir. J’appelais son secrétariat pour prendre rendez-vous. Sa secrétaire me dit, affolée, "Erik va mal, les pompiers sont dans son bureau". Le directeur du Monde décédait le soir même, 27 novembre.

Nous n’étions pas d’accord, mais je le respectais. C’était un homme droit, il écoutait.

La vie continua. L’affaire n’était pas close. Il me restait la chronique. Je continuais à travailler avec les moyens du bord. Le 2 décembre, m’appuyant sur le travail de contre-expertise des opposants au projet de Notre Dame des Landes, la chronique Ecologie montrait comment, dans l’enquête publique, l’Etat avait manipulé les chiffres pour présenter comme profitable le projet. J’étais coincé dans les 2 400 signes d’un article enfoui au fond du journal ? Rien n’interdisait de développer la démonstration sur internet. De nouveau, ce travail repris par d’autres sites, eut un réel écho.

Mais un journaliste ne peut pas enquêter durablement sur les sujets délicats si le média qui l’emploie ne le soutient pas. Il y faut du temps, quelques moyens, la discussion avec des collègues motivés, la force de la carte de visite. Je savais dans quelles directions il faut porter le regard, l’indiquais dans la chronique du 16 décembre ("Voici le programme") et notamment sur "le comportement des grandes firmes de génie civil et concessionnaires, à la puissance financière devenue énorme et qui, par des formules de type partenariat public privé, s’assurent la gestion d’opérations qui sont logiquement de la responsabilité publique. »

Je vis le directeur par intérim, Alain Frachon, le 5 décembre. Discussion intéressante, mais qui n’aboutit à rien : le fond du problème était nié. Dans une lettre qu’il m’écrivit le 17 décembre, il exprima le point de vue officiel de la direction : « Ce ne sont pas tes compétences qui sont en question, mais un problème d’image : nous tenons à ce que l’approche du journal reste aussi impavide que possible, tout particulièrement dans les pages Planète ».

A quoi je répondis : « Impavide, nous dit le dictionnaire, signifie ’qui n’éprouve ni ne manifeste aucune crainte, aucune peur’. De quoi le journal pourrait-il avoir peur ? En quoi mon travail de journaliste et de révélateur d’aspects dérangeants du dossier Notre Dame des Landes pourrait-il empêcher le journal de ne pas avoir peur ? »

Une réponse possible à cette question est que Le Monde avait peur de déplaire aux promoteurs du projet d’aéroport.

La fin

Je ne détaille pas les mois suivants, qui ont été pénibles. On voulait me transformer en coupable. Les événements prirent une telle tournure que le délégué du personnel me conseilla de consulter le médecin du travail, qui m’orienta vers une psychologue. J’allais bien, heureusement, même si le choc était rude. Je découvris alors que plusieurs de mes collègues étaient en dépression nerveuse, qu’une mission sur les risques psycho-sociaux était menée dans l’honorable journal, qu’une plainte pour harcèlement moral était engagée par une collègue.

En mars, une nouvelle directrice du Monde fut désignée par les actionnaires. Une de ses premières réformes fut de rétrograder le service Planète, pourtant bien peu remuant, en un pôle subordonné au service International. Le journal lançait une formule marquée par un cahier consacré à l’Economie et aux entreprises, signe de la ligne nouvelle, qui visait la clientèle des "responsables"et CSP +++.

Le Débat national sur la transition énergétique, peu traité par le journal, trouva soudain une vive expression, le 17 mai, sous la forme de quatre pages axées sur « la compétitivité des entreprises » et majoritairement rédigées par des journalistes économiques extérieurs à la rédaction. On expliquait que l’enjeu essentiel d’une nouvelle politique énergétique était la compétitivité des entreprises, que le gaz de schiste réveillait l’industrie américaine, que la politique énergétique allemande produisait maints effets pervers. Un colloque organisé par l’Association française des entreprises privées (les cent plus importantes) et le Cercle de l’Industrie (fondé naguère par Dominique Strauss-Kahn) avec Le Monde accompagnait cet exercice de communication, qui remerciait Alstom, Areva, GDF-Suez, Arkema, Lafarge, etc. Ces partenaires avaient-ils apporté 35 000 euros au journal pour prix de ces quatre pages, comme me l’indiqua un collègue bien placé pour le savoir ?

Le 18 juin, Le Monde organisait, avec l’Institut de l’entreprise, l’International summit of business think tanks (Sommet international des cabinets de réflexion sur les affaires), "avec le soutien de Deloitte et Vinci". Pour préparer cet important événement, des entretiens avec des chefs d’entreprise furent publiés, le premier avec Xavier Huillard, président de Vinci.


Xavier Huillard, PDG de Vinci

L’environnement gênait. Plus que jamais, la chronique Ecologie divergeait des éditoriaux et des autres chroniques. Cela restait un espace de liberté, mais dans une atmosphère de plus en plus pesante.

En juin, une actualité, le décès de Pierre Mauroy, obligea à supprimer la page du journal du vendredi 7 qui comprenait la chronique Politique. La direction de la rédaction décida de déplacer cette page au lendemain samedi, et de supprimer de ce fait la chronique Ecologie qui devait paraitre ce jour. C’était un choix éditorial net, qui marquait quelle était la priorité. Pour la première fois depuis sa création, cette chronique était supprimée. On allait me conduire à une lente asphyxie. Nous échangeames des courriels, puis des lettres.

J’allais voir Louis Dreyfus, le président du directoire et directeur de la publication, et nous convinmes qu’une rupture conventionnelle de contrat était la solution idoine. J’étais libéré.

Le quotidien de l’écologie

Libéré... et chômeur. Dans toute cette lutte, je n’ai pas cherché à "voir ailleurs". Un média aura-t-il le désir de travailler avec un bon journaliste d’environnement, libre, produisant régulièrement des informations et des idées nouvelles, apprécié du public ? On verra. Le téléphone est ouvert.

Mais dans le secteur économique dévasté qu’est devenue la presse, et largement dominé par les intérêts capitalistes, le journalisme environnemental est relégué, de nouveau, à la position de cinquième roue du carosse, voire de gêneur. Ce qui compte, dans l’atmosphère délétère d’un système qui ne proclame la démocratie que pour mieux renforcer les logiques oligarchiques, c’est la croissance, l’économie, la production.

On ne peut plus feindre qu’il y aurait des journalistes "engagés" et d’autres qui seraient neutres. Derrière la bataille pour l’information se joue celle des priorités, et les choix de priorité renvoient à des visions différentes du monde. Le 11 juillet 2012, sur France Inter, Matthieu Pigasse, vice-président de la banque Lazard en Europe et co-propriétaire du journal Le Monde était interviewé - présenté, d’ailleurs, comme "engagé". La vision de la crise par M. Pigasse était révélatrice. La question des inégalités et de la répartition des richesses n’était pas évoquée, comme si elle n’avait aucune part dans les difficultés. Et pour résoudre le problème de la dette, une seule solution : la croissance. « La mère de toutes les batailles est la croissance », selon M. Pigasse. Qu’il pourrait y avoir une tendance historique à la stagnation de la croissance économique dans les pays riches était hors sujet. Quant à l’idée d’écologie, elle était aussi absente de l’entretien que l’existence des Martiens.

Je ne reproche à personne cette vision des choses. Simplement, il en est une autre tout aussi légitime, et qui ne trouve pas sa place dans les médias : celle selon laquelle la crise écologique mondiale est le phénomène actuel essentiel, sur les plans historique, économique et géopolitique. Et que c’est autour de ce phénomène - qu’il faut mettre en relation avec l’inégalité record qui structure la majorité des sociétés nationales comme les rapports entre Nord et Sud, en relation aussi avec la lutte pour la démocratie qui anime tant de mouvements populaires à travers le monde -, c’est autour de cette question centrale que peut et doit s’orienter la hiérarchie de l’information.

Nous manquons de lieux où s’expose nettement cette problématique, où se présentent les informations et les reportages qui l’expriment, où l’on lise les débats et réflexions vigoureuses qu’appellent les nouvelles questions qui se posent, où les mouvements sociaux et les luttes "d’en bas" soient racontés, où les mille alternatives et solutions nouvelles que créent autant de citoyens qui savent que, oui, "un autre monde est possible" seront décrites, comme ailleurs, on relate les aventures des entreprises du CAC 40.

Eh bien, nous allons développer ce lieu nécessaire, ce "quotidien de l’écologie". C’est Reporterre.

Faiblesse de nos moyens face aux millions des oligarques qui contrôlent les médias. Nous ne sommes rien, ils sont tout. Mais nous avons ce que l’argent ne peut pas acheter : la conviction, l’enthousiasme, la liberté.

kempf (arobase) reporterre.net


Source : Hervé Kempf pour Reporterre

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2 juillet 2013 2 02 /07 /juillet /2013 21:19

 

15h28. La convocation sur Twitter

Les services de Jean-Marc Ayrault annoncent la convocation de Delphine Batho. C’est la première fois sous le quinquennat Hollande que Matignon annonce publiquement la «convocation» d’un ministre dont les propos sont critiques vis-à-vis du gouvernement.

Ainsi donc nous avons vécu en direct grâce à JMA la raclée à Delphine Batho.

Merci à lui de nous tenir aussi bien informés de ses problèmes d'autorité et de sa manière de les gérer.

On s'ennuyait depuis quelque temps, on lui reprochait sa pâleur et là chouette, il vient de se redonner quelques couleurs.

Et nous on en devient tous morts de peur....

 

S T

 

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9 avril 2013 2 09 /04 /avril /2013 17:26

Superbe texte, en intégralité sous ce lien.

http://www.marianne.net/La-dignite-perdue-des-elus-du-peuple_a227854.html

 

C'est un étrange paysage que celui qui se dessine sous nos yeux. Si c'était un tableau, ce paysage s'appellerait «la France en crise». Et il serait trompeur. Malgré l'explosion du chômage, malgré les fermetures d'usines, malgré les plans sociaux, malgré la baisse du pouvoir d'achat, malgré l'extension de la précarité, malgré l'impossibilité, trop souvent, de se loger décemment, malgré l'angoisse de ne pas y arriver, malgré tout cela, qui s'appelle la crise, la France semble étonnamment calme. 

Pas (ou peu) de révoltes, de marches du désespoir, de queues devant les banques, de manifestations de chômeurs, pas (ou peu) de violences. Comparée à d'autres pays, la France pourrait presque se croire épargnée. Les magasins sont pleins, les autoroutes sont pleines, les stations de sports d'hiver font le plein. On achète, on va au cinéma, on sort au restaurant, on part en vacances. 

Comme avant. Et pourtant, silencieusement, comme lorsque des insectes s'attaquent aux poutres, à la charpente d'une maison, quelque chose est en train de s'effondrer. On ne le voit pas forcément, on ne l'entend pas forcément. Mais les insectes font leur travail. Bientôt, si on n'y prend garde, ce sera trop tard. 

Ce qui s'effondre, c'est la confiance, c'est l'envie de se reconnaître dans un projet commun, dans une façon d'être, de vivre ensemble. Ce qui progresse, comme les insectes dans la charpente, c'est l'idée qu'on ne sait plus nous écouter, ni nous parler. Et, donc, nous représenter. C'est l'idée que personne ne s'intéresse vraiment à nous, à nos vies, pour nous aider à nous en sortir.  Parce que personne, au fond, ne croit plus à rien. 

C'est en train de nous miner, de nous détruire, cette perte de confiance, cette perte de foi. Il y a une chose qu'on est en droit de demander aux élus, aux politiques, c'est d'être dignes de leur fonction, de leur élection. On ne leur demande pas d'être des saints. Personne n'est parfait, on ne le sait que trop. Mais au moins qu'ils soient dignes. Qu'ils ne disent pas n'importe quoi, n'importe quand, à n'importe quel propos. 

De plus en plus souvent, ils donnent l'impression de ne parler, de n'agir, qu'en fonction de leurs propres intérêts. Pour se positionner vis-à-vis d'Untel ou d'Untel. Pour marquer des points. Pour se distinguer. Pour faire parler d'eux. Ils se contredisent, ils trahissent leur propre parole, ils font volte-face, ils louvoient, tergiversent, jouent au plus malin. Ils se ridiculisent, par l'outrance ou l'inanité de leurs propos. Ils nous font honte. Ils nous font pitié. 

Alors, on les met tous dans le même panier. On ne croit plus ce qu'ils disent. On dit : à quoi bon ? On ne les écoute même plus. Puisqu'ils n'y croient plus, on n'y croit plus non plus. On ne leur demande pourtant pas grand-chose ; juste d'être dignes. De ne pas être des charlots. Ils ont été élus par le peuple, pour représenter le peuple. Et légiférer, gouverner au nom du peuple et pour le peuple. Mais on a l'impression qu'ils s'en foutent. Que chacun joue perso. 

La crise, voilà ce que c'est : les liens qui se délitent, qui se défont, chacun pour soi, chacun dans son coin. On n'a plus de vision commune, on n'a plus de projet commun. On dit juste : à quoi bon ? Ils font leur cinéma, à l'Assemblée nationale, sur les plateaux de télévision ; mais ils ne nous parlent plus. Ils n'ont rien à nous dire. La vie du peuple, la vraie vie du peuple, qui les a élus, on a l'impression que ça ne les intéresse pas. Ils font les malins, ils se poussent du col, ils jouent des coudes pour être sur la photo. Et puis voilà. 

C'est pourtant par eux que tient le pays, ces élus à qui on a fait confiance pour être notre voix, pour porter notre voix. C'est en train de s'effondrer, silencieusement. Ils jouent chacun pour soi, alors on va jouer chacun pour soi. On va se laisser aller. Avant, qui sait, de se livrer au premier démagogue venu. Parce que, croit-on, on n'a plus rien à perdre. 

Mais les politiques ne sont pas les seuls en cause. Nous autres, journalistes, avons aussi notre part dans cet à-quoi-bonisme. On fait de la mousse, on fait des bulles, on fait les malins, on dézingue ce qu'on a porté aux nues, on sape ce qu'on a soutenu, on oublie ce qu'on a défendu. Au bal des convictions, on change de partenaire comme de chemise. Il faut vendre, n'est-ce pas. Tant pis si, pour cela, il faut jeter par-dessus bord quelques idéaux, quelques nobles principes. 

Tout se vaut, quand il s'agit de vendre. A la télévision, où nous sommes invités permanents, les gens nous regardent, ils se demandent de quoi nous parlons, à qui nous parlons. Ils nous voient comme faisant partie du grand cirque, tellement loin de leur vie, de ce qui les mine, de ce qui les détruit, silencieusement. Et ainsi se délite, peu à peu, tout ce qui nous fait vivre, rêver, espérer. 

Ecoutez, je suis vraiment désolé de vous casser ainsi le moral. Je ne sais pas ce qui m'a pris, ça doit être ce maudit printemps qui n'arrive pas, ce gris qui nous plombe, qui nous chagrine l'humeur. Il va bien y avoir, un jour, l'esquisse du début d'un rayon de soleil, non ? 

 

Alain Rémond.

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9 octobre 2012 2 09 /10 /octobre /2012 21:44

 Mon dernier mail aux adhérents de la section MoDem Nantes.Une page se tourne.

 

Chers adhérents, chers sympathisants,

 

Je remercie tous ceux qui ont pris la peine de se déplacer lors de notre réunion de section du 27 septembre, veille de notre université de rentrée.

 

Le tour de table effectué à cette occasion sur la rentrée politique de François  Bayrou, et sa main tendue à  l'UDI de Jean-Louis Borloo, a montré qu'aucun des 18 présents ne jugeait viable un travail commun avec l'UDI, dès lors que ce mouvement revendique comme seule possible une alliance avec l'UMP.

 

Voici quelques-unes des paroles prononcées ce soir-là.

 

« F Bayrou a commencé un chemin qu'il ne terminera jamais

Il a eu le mérite de résister, mais avec l'UDI ça ne marchera pas. Qui dès lors peut prendre la relève? »

D Dupuis.

 

« Nous n'avons rien à espérer de l'UDI.

Nous devons  garder comme repères les valeurs et l'âme du Mouvement Démocrate. Notre incompatibilité vient aussi du fait que tous les membres de l'UDI sont au Parti Populaire Européen. Qui n'a rien de centriste. »  Gérard D.

 

« L'UDI c'est un coup de com... Nous n'avons pas de socle de valeurs en commun. Et surtout ils ont un mépris de F Bayrou qu'ils affichent ouvertement. Et une haine de la gauche qui est  viscérale. »    Florent L.

 

« Ils ont fondé le NC, l'AC parce qu'ils ne voulaient pas du MoDem. 5 ans c'est très tôt pour un parti. Il ne faut pas enterrer l'indépendance maintenant. Il faut lui laisser le temps. Les prochaines échéances municipales seront une chance. Avec la dose de proportionnelle. »

Isabelle L.

 

« L'UDI? Je n'en vois pas l'intérêt. Si c'était pour créer une troisième voie oui, mais ils ne la proposeront pas. »    Christophe  M.

 

« Je ne me sens pas UDI compatible mais on peut  se poser la question de la stratégie de F Bayrou en tendant la main: est-ce qu'il ne veut pas éviter de  passer pour sectaire ?Lui qu’on accuse d’avoir divisé le centre ? »  Olivier R.

 

« F Bayrou a fait son temps. Ce parti est ego centré sur F Bayrou. Il doit se recentrer sur les adhérents et les citoyens. Et faire émerger de nouvelles têtes. »  Jean Baptiste C

 

« Je crois toujours aux valeurs du MoDem mais je crois qu'il doit choisir son camp: être de droite ou de gauche. Tant  qu'il n'y a pas de scrutin proportionnel nous sommes coincés. » Yannick P

 

« L'UDI c'est de la stratégie politique uniquement ».Véronique M.

 

« On a été nuls, on a vu que Paris nous emmenait dans le mur tout au long de la campagne, mais personne n'a eu le cran  de monter au siège taper du poing sur la table. » Arnaud D’A.

 

« L'indépendance, il ne faut pas la lâcher. Il faut aller chercher des voix chez les abstentionnistes. »  Maxime L.

 

 

Cette réunion  de section a révélé  l’envie réaffirmée de défendre des valeurs, celles d'humanisme, de démocratie, et d'indépendance  vis-à-vis des deux grands blocs PS et UMP  qui asservissent la politique.

 

L'Université de Guidel a montré des clivages entre ceux qui se revendiquent de la majorité présidentielle, ceux qui se revendiquent de  centre droit, et ceux qui ne lâchent pas sur le principe d'indépendance.

                François Bayrou a écouté, mais n’a pas tranché, donné de cap ou de ligne claire.

 

Sa lettre aux adhérents de jeudi 4 octobre est plus précise.

 

Il y  rappelle que le propre de notre mouvement est  «  une certaine idée de la politique fondée sur des valeurs : pour qu’un pays avance, il faut premièrement lui dire la vérité ; et il faut ensuite, particulièrement en période de crise, que les forces politiques différentes acceptent, d’une manière ou d’une autre, de coopérer, et de prendre leur part de responsabilité dans le destin du pays. C’est donc une certaine idée de l’unité nationale. »

 

Il y défend ensuite la possibilité d’un partenariat avec l’UDI, avançant comme  unique argument en sa faveur :

« Un regroupement du centre droit se forme. Nous pouvons parfaitement travailler avec lui car nombre de ceux qui le composent ont eu des liens avec nous, même s’ils ont choisi un autre chemin. Nous sommes donc ouverts à un partenariat entre le Modem et l’UDI. »

 

François Bayrou  nous  demande  de travailler avec ceux qui posent en principe fondateur l’antithèse de ce qu’est le MoDem.  A l’unité ils opposent le clivage, en avertissant que pour  eux seule une alliance avec la droite ou l’UMP est envisageable.

 

L’argument selon lequel certains d’entre eux ont un temps travaillé avec nous  ne convainc pas.

Il ne dit rien de la nature du travail accompli ensemble, or l’expérience locale a montré que la posture  a toujours pris l’ascendant sur le projet, souvent relégué au rang  d’alibi.

Ceci s’est produit  au moment des élections régionales 2010, où Laurent Gérault et Olivier Deschanel ont abandonné  la liste MoDem pour rejoindre celle de l’UMP, refusant  toute idée d’indépendance menée à son terme ou de coopération avec d’autres  que leurs alliés traditionnels de droite.

 

Ils sont certes revenus soutenir  François  Bayrou en 2012. Mais soyons lucides.

François Bayrou  était le seul candidat du centre, fort d’un score de 18%  à la présidentielle précédente.

Il n’y avait dans ce choix de le soutenir aucune adhésion  au x valeurs du Mouvement Démocrate, un simple calcul politique qui pouvait, si Nicolas Sarkozy s’effondrait, s’avérer fort rentable.

Et dès le 1er tour passé, ils annoncèrent leur ralliement à Nicolas Sarkozy, malgré la dérive ultra-droitère et bien éloignée de la droite républicaine et humaniste de ce dernier.

 

Nous avons dépassé l’ère confortable où le calcul politique- se différencier d’abord, pour mieux monnayer son ralliement ensuite-  pouvait tenir lieu de projet.

 

Nous sommes au  milieu d’une crise qui prend chaque jour des proportions plus grandes, et qui exige que nous abandonnions le fonds de commerce juteux qu’est le clivage droite/gauche  pour l’action politique concertée, faite de compromis, et la plus juste possible.

 

C’est la conscience aigüe des exigences de demain qui a fait venir tant de citoyens au MoDem en 2007.

                La 3ème voie que proposait alors F Bayrou « la politique ne sera plus jamais comme avant », -   demandait un courage sur du long terme : celui de dire non à tous ceux qui, autour de lui, pratiquaient la politique tacticienne depuis toujours.

Sortir de  la posture,  et travailler  réellement au  projet humaniste, dont il ne fut d’ailleurs jamais question  lors de la campagne présidentielle.

 

Si le parcours du MoDem au cours de ces 5 dernières années  l'a mené à un isolement progressif, ce n’est pas son attachement à l'indépendance  qui en est la cause.C'est son incapacité à assumer cette indépendance jusqu’au bout,  à ne pas se laisser déborder par ceux qui n’en veulent pas  parce qu’elle n’apporte pas de gains immédiats en termes de mandats.

 

Le MoDem est un mouvement politique jeune, tout juste 5 ans, auquel  il  fallait laisser le temps de se forger une identité fiable. Les impatients, dont beaucoup se nourrissent de leurs mandats d’élus, ont miné les fondements du MoDem, en ont fait un mouvement à la ligne illisible, voire erratique.  Et si  les électeurs n’ont pas été convaincus, nul ne peut les en blâmer. Le mode de scrutin ne doit porter seul le poids de nos revers électoraux.

 

François Bayrou  nous demande aujourd’hui de travailler avec ceux qui répètent à l’envi que d’unité nationale,  ils ne veulent pas.

 

A l’impossible, nul n’est tenu.

 

Je suis arrivée au bout de mon chemin commun avec le MoDem tel qu’il fonctionne aujourd’hui.

Les valeurs qu’il défend dans les discours, qu’il a défendues dans son projet humaniste, je n’y renoncerai pas.

 

Mais le projet humaniste s’est réduit à une bataille autour d’un centre qui en soi ne veut rien dire, ne porte aucun idéal, aucune vision d’avenir.

 

Je quitte aujourd’hui la présidence de la section MoDem de Nantes.

 

Je remercie tous ceux qui au fil des mois sont venus débattre lors des réunions de section, tous ceux qui ont travaillé au sein des commissions, ont tracté, collé, aidé à organiser  des meetings, parfois sous la pluie et jusqu’au milieu de la nuit.

 

J’ai un regret profond : que la qualité de  de notre travail, notre  énergie, notre disponibilité,  n’aient jamais été gratifiées d’autre chose que d’indifférence de la part de ceux qui, à, Paris, ne s’inclinent que devant les titres d’élus, quelle que soit la manière dont ils ont été obtenus.

 

Sylvie Tassin

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8 juin 2012 5 08 /06 /juin /2012 12:32

 

yvon-bureau.jpg

Dans ses écrits intitulés "La leçon posthume des négriers nantais", Yvon Chotard démontre à quel point l'essor d'une ville peut s'inscrire dans un développement durable à condition qu'elle n'occulte pas son passé même lorsque c'est difficile - celui de Nantes s'enrichissant sur le dos des esclaves par exemple..

Nantes a pu s'assumer dès lors qu'elle a affronté son passé  en rendant justice aux  "victimes du commerce immoral.", et elle donne aujourd'hui l'image d'une "ville militante de la mémoire et de l'histoire".

Cette volonté de se confronter à  son passé pour  le dé-passer et envisager l'avenir est tout l'esprit de l'association dont Yvon Chotard  est président  "les Anneaux de la Mémoire", qui articule son travail sur les questions de mémoire à  la  lutte contre  contre toutes les formes d'esclavage contemporain (trafic d'humains, travail des enfants, discriminations...).


http://anneauxdelamemoire.org/fr/association.html

 

Réaliser cette jonction  passé-présent-avenir est tout l'enjeu du développement durable.

A  une époque où nos élus se laissent prendre "dans le tourbillon d'informations incomplètes et invérifiables", ne savent plus sortir de          " l'analyse parcellaire et provisoire", prenant des décisions "au coup par coup", qui "dessinent comme une fatalité un monde sans cohérence ni unité", la planète donne des signes d'épuisement alarmants qui vont les obliger à se replacer dans le temps, et à utiliser le moment présent comme le simple trait d'union entre passé et futur, et non plus comme une fin en soi.

Yvon Chotard dans ses écrits  rappelle que le conseil des sages de certaines  tribus indiennes ne concluait aucune délibération avant d'en avoir mesuré les conséquences jusqu'à la 7ème génération de descendants.

Ils ne disposaient pourtant pas de toutes les données statistiques auxquelles nous avons accès aujourd'hui, et que certains se complaisent à réfuter.

Ils savaient utiliser leur sens de l'observation et de l'écoute du monde, la mettre en lien avec ce qu'ils connaissaient de leur passé, pour mieux se projeter dans ce que pouvait être demain. 

La mémoire est ce qui protège l'avenir, et elle ne doit pas être utilisée comme une manière de le figer  (comme par exemple Jean-Marc Ayrault le fait lorsqu'il argue de la vieillesse de son projet d'aéroport à Notre Dame des Landes  pour tenter de démontrer qu'il est incontournable "le débat a déjà eu lieu!" ).

Notre mémoire doit au contraire être le moyen de toujours orienter nos décisions d'aujourd'hui vers un avenir au plus près du respect de l'Homme et de l'Environnement dont il a besoin pour vivre.

 

 

Sylvie Tassin.

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8 juin 2012 5 08 /06 /juin /2012 10:57

 

photo Yvon + sylvie 1

Voici ce qu'écrivait Yvon Chotard en 1998, alors qu'il créait un club: "Pour un contrat politique" dont le but était de "se donner les moyens de savoir s'il existe un espace politique à Nantes et en France pour une gauche qui ne soit pas nécessairement socialiste, une gauche qui conjugue l'esprit de liberté et de justice sociale."

Extraits:

"Le monde change et change vite, mais les idées politiques dans notre pays ne changent pas.Les partis ne semblent soucieux que des élections. L'idéologie fait alors bon ménage avec le clientélisme, mais les références historiques et morales de la gauche française renvoient toujours aux pères fondateurs du socialisme, utopique ou "scientifique".

Le peuple de gauche est donc prié de conserver la foi socialiste qui demeurerait l'horizon indépassable de nos espérances.

...Or nombreux sont ces gens de gauche qui ne croient pas aux facilités du paradis administratif, modèle soviétique ou modèle social-bureaucrate.

Les Anglais du New Labour ont renversé les vieux dogmes et inventé une politique nouvelle, réaliste et pragmatique, mais pétrie d'idéal raisonnable.Ce libéralisme a été caricaturé et calomnié, car il est plus facile de s'abriter derrière règlementation et fonctionnarisation dévorantes que de libérer la créativité et l'énergie humaine et de rendre dignité et responsabilité aux exclus.

Il faudra de l'audace en France pour remettre en cause un système économique et social injuste qui compense péniblement une taxation exhorbitante du travail par l'assistanat- gage de bonne conscience- , qui condamne  l'assisté à toujours davantage d'exclusion et de dépendance.

La paresse intellectuelle qui sous-tend ces schémas usés ne peut trouver remède que dans le réveil des citoyens qui doivent prendre la peine de réfléchir par eux mêmes, redécouvrir la liberté de penser et de s'exprimer, retrouver le sens de la démocratie, pour se la réappropier."

    Yvon Chotard.

 

Je retrouve dans ce contrat politique proposé par Yvon Chotard en 1998  les raisons qui m'ont amenée au MoDem en 2007 et qui font que j'y reste aujourd'hui: la conviction qu'il y a décidément quelque chose d'urgent à faire pour sortir de l'enfermement que nous proposent la droite et la gauche en toute mauvaise foi, et qui n'a rien d'humaniste parce qu'il vise à instrumentaliser l'homme-électeur au lieu de réveiller ce qui le fait homme, c'est à dire son libre arbitre, et l'intelligence que ce dernier mobilise.

La seule voie que je trouve  juste est l'espace d'expression  affranchi des dogmes et donc à l'écoute de l'Homme- espace  que tente de dessiner le centre, avec toutes les difficultés que l'on sait.


Sylvie Tassin.

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7 juin 2012 4 07 /06 /juin /2012 18:30

Marc Fesneau est venu soutenir les candidats du MoDem en Loire Atlantique hier ( Patricia Gallerneau sur la 7ème circonscription, Emilia Neto sur la 3ème,Yvon Chotard sur la 2ème -Nantes Centre). Il a à cette occasion rappelé les fondamentaux de la démarche MoDem: unité nationale pour sortir le pays de la crise, produire en France, obtenir une dose de proportionnelle pour une meilleure représentativité politique, moralisation de la vie publique.

 

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6 juin 2012 3 06 /06 /juin /2012 16:27

Le site nosdeputes.fr permet de mesurer l'activité de nos parlementaires.

Marie-Françoise Clergeau n'a déposé ni inspiré aucune proposition de loi et son activité à l'Assemblée reste très faible.

La faute au cumul des mandats ?

Puisqu'elle est  Députée, Vice-Présidente de la Communauté Urbaine de Nantes et Adjointe au sport à la Mairie de Nantes.

Et dire que François Hollande s'était prononcé pour un non cumul des mandats!!!

A consulter avant de voter dimanche 10 juin !

http://www.nosdeputes.fr/marie-francoise-clergeau

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