Blog de Sylvie Tassin
Une rupture bien différente de celle dont se gargarise en permanence un certain Nicolas.
Seule une éthique politique de rupture peut permettre de faire face aux défis de l'histoire. La pensée juste est une dissidence. Souvent une désobéissance. Elle déconstruit les alibis offerts par les propagandes idéologiques qui servent à légitimer l'inhumain. Face à l'injustice, le choix est toujours entre la collaboration et la résistance. La facilité est de collaborer. La difficulté est de prendre le risque de résister. Et toute résistance est une rupture.
Le monde attend des intellectuels qui soient des hommes de rupture, qui disent « non » et appellent à dire « non ». Les hommes de conviction n'écrivent pas de traités savants, ils ne construisent pas de théories inintelligibles. Ils ne se contentent pas de protester et de dénoncer en rappelant des principes généraux. Ils interviennent directement en osant une parole subversive sur la place publique pour faire face à l'événement. Ils s'engagent personnellement, physiquement, corporellement. A leur propre risque. Ils accusent les puissants, au grand scandale des bien-pensants. Ils entrent en conflit. En résistance. Leur parole devient action, action directe, désobéissance civile. Ils ne prédisent pas l'avenir. Ils l'inaugurent.
* Philosophe et écrivain, Jean-Marie Muller est l'auteur du Dictionnaire de la non-violence (Éditions Le Relié Poche).
réalisée par Christophe Ginisty, du MoDem .
"J'ai reçu Laurent Mauduit pour l'interroger sur son livre Sous le Tapie
C. Ginisty.
Rappel sur article paru pendant la campagne des municipales:
Toute l'actualité du grand ouest > Nantes - vendredi 01 février 2008 vendredi 01 février 2008
Sylvie défend l'école qui intègre - Nantes
Sylvie Tassin est professeur d'anglais à Guist'hau. Dans ce lycée public, « elle écoute les enfants en souffrance ». C'est toutefois à Camus qu'elle a fait « l'expérience essentielle de sa carrière ». C'est là qu'elle a appris à voir les élèves difficiles, « non comme des ennemis », mais comme des hommes en devenir. Cette petite-fille de petits paysans bretons « aime beaucoup les gens simples, qui ont du bon sens. C'est pour cela que je n'aime pas une certaine manière de faire de la politique dans l'artifice ». Sa préoccupation majeure ? « L'intégration, répond-elle tout de go. Il faut se servir de la pluralité comme d'une chance. »
Commentaire :
"Se servir de la pluralité comme d'une chance" va être de plus en plus difficile.
-Suppression de la carte scolaire: moins de mixité en vue. Toutes les études le montrent.
-Réforme des lycées avec davantage d'autonomie aux établissements et possibilité de choix de modules suivant les publics accueillis.
Soyons clairs: dans un lycée comme Albert Camus , instaurer un module langues anciennes par exemple ne sera pas envisagé car il risquerait de concerner trop peu d'élèves.
Donc où iront les élèves du secteur motivés par des études de lettres classiques? Dans un lycée de centre ville comme Guist'hau bien sûr où ce type de module pourra être créé car susceptible d'intéresser bon nombre d'élèves.
Or ce ne sont pas ces élèves là qui ont le plus besoin de s'ouvrir aux autres, ce sont ceux qui s'enferment dans une culture dangereuse de l'entre soi (verlan/rap/dénigrement de l'école/de tout ce qui est intello) qui ont besoin que l'on maintienne autour d'eux les conditions d'une mixité culturelle et sociale.
La pluralité coûte plus cher que l'uniformisation à tout crin dans un premier temps,soit!
Mais qu'en sera-t-il des ravages que l'absence de pluralité créera quand à force de ne plus se rencontrer dans ce lieu vital de tissage de lien social que doit être l'école nous serons toujours plus étrangers les uns aux autres?
Les mesures annoncées par le gouvernement :
la suppression de 13500 postes d’enseignants à la rentrée 2009,
la remise en cause de l’accueil des tout petits à l’école maternelle,
la diminution des horaires d’enseignement en école primaire et la réduction des apprentissages aux fondamentaux,
la suppression d’1/3 des postes de Rased,( d’aide d’équipes spécialisées aux enfants en grande difficulté) ,
la réforme des lycées , qui sous prétexte d’amener élèves et établissements à davantage d’autonomie présente le risque réel de permettre l’instauration de lycées à profil et d’ôter au baccalauréat sa lisibilité et son caractère national,
sont autant de réformes qui attestent de la volonté de l’état de se désengager de sa mission première d’éducation, et de renoncer à promouvoir l’égalité des chances inscrite dans les fondements du pacte républicain.
Or, en cette période de crise économique profonde et d’injustice sociale , l’école se doit d’être plus que jamais garante de ces valeurs .
Aujourd'hui 20 novembre fut une journée de forte mobilisation chez les enseignants.
Ils "pratiquent la culture de la grève" et résistent au "changement" selon Xavier Darcos , mais dénoncent surtout la stratégie implacable de morcellement de l'école mise en place par le gouvernement. .
Quelques exemples:
-170000 enfants de moins de 3 ans n'auront pas accès à l'école maternelle, remplacée pour les 2/3 ans par des jardins d'éveil.
Pourquoi? Pour pouvoir se décharger une fois de plus vers les collectivités territoriales?
-moins d'heures de cours en primaire et une réduction des savoirs abordés.
-Vers du moins de culture, moins d'ouverture?
Pour des enfants toujours plus curieux du monde qui les entoure, quelle frustration ! Et comment cela peut-il éveiller et soutenir le désir d'apprendre ?
-une suppression des Rased.(réseaux d'aide spécialisée aux enfants en grande difficulté)
Alors que ce gouvernement a crié haut et fort qu'il supprimait les heures de cours du samedi matin pour offrir de l'accompagnement scolaire aux enfants en difficulté?
Que dire de cette aptitude à prendre des mesures à l'opposé de ce que l'on prétend défendre?
-La réforme des lycées mise en place pour que nos futurs étudiants soient mieux armés pour réussir leurs études supérieures.
-un tronc commun allégé: 60%
-des modules de découverte (initiation/exploration) 25%
-des modules d'accompagnement (soutien/orientation/accompagnement) 15%
L'esprit de cette réforme est celui-ci:
"Développer une culture de l'autonomie [permettant à l'élève]d'apprendre ce qu'il aime, quelquechose qui ne soit pas ce temps passif du cours, quand le prof parle" ¨JP de Gaudemar auteur du rapport ayant inspiré le projet.
1ère remarque:
-S'appuyer sur le désir de l'élève est important, mais notre mission n'est-elle pas de l'amener à découvrir d'autres domaines que ceux vers lesquels il se tourne spontanément?De lui ouvrir des portes et des possibles?
2ème remarque
-Le cours décrit ici, celui d'un professeur qui parle face à des élèves passifs est le type de cours magistral dont se dégagent beaucoup d'enseignants chevronnés qui ont été formés pour faire réagir leurs élèves et construire le cours avec eux!
Depuis quand ceux qui prônent les réformes n'ont-ils pas assisté à des cours de collège et lycée?
3ème remarque:
-personalisation des parcours, accompagnement de l'élève, autonomie plus large sont des termes qui habillent une réforme pour mieux en masquer le but inavoué:
toujours diminuer le volume d'heures de cours assurés par des professeurs qualifiés, et garantir la possibilité de coupes bugétaires à venir.
La dernière fois que des heures de cours ont été supprimées, la justification donnée fut la mise en place des Travaux Personnels Encadrés en première et terminale(2000) pour un travail de découverte en autonomie.
Or François Fillon demandait la suppression de ces TPE dès 2004 et ils disparurent de la classe de Terminale dès la rentrée 2006.
Mais nul ne parle de réinstaurer les volumes horaires d'avant TPE!!!
Quand allons nous enfin nous interroger sur le sens à donner au mot REFORME?
Il est triste qu'un mot symbole d'amélioration, de progrès, d'avancée, soit utilisé et en permanence dévoyé pour justifier des mesures qui ne visent qu'à réduire, tailler, supprimer.
3 :00 :
Un stade de Chicago est entrain de se remplir, et les visages y rayonnent.
Obama va devenir Président des Etats Unis.
Chose inimaginable il y a quelques mois.
Les électeurs américains ont fait la queue parfois 7 heures pour pouvoir voter.
Les citoyens sont peut-être entrain de reprendre leur destin en main....
4h 30
en France et aux USA je ne sais plus mais tous les analystes politiques de CNN sont maintenant d'accord pour dire que la victoire d'Obama signale qu' un nouvel ordre est entrain d'émerger!!!Et qu'un ordre dépassé est entrain de basculer....
Depuis qu'Obama a remporté l'Ohio (aucun Républicain n'a jamais remporté la Maison Blanche sans remporter l'état d'Ohio) on a compris que OUI ,quelque chose de nouveau est en marche....
5h00 du matin: B. Obama officiellement déclaré . président par CNN!!!
"This is going to make the world reconsider who we are…. "
Autrement dit:
"Cette élection va faire que le Monde va nous regarder d'un oeil différent "
C'est vrai.Les Américains nous donnent une formidable leçon
d'Ouverture et de Changement.
Et on sent qu'ils en sont heureux.
Et cela fait un bien fou de voir que l'image que ce peuple
donnait de lui même lui pesait.
Un excellent discours de John Mac Cain, sans aucune amertume,
qui dit que cet échec est le sien
et qu'il l'assume....( quand on sait à quel point Bush l'a aidé à se planter...)
mais qu'il va falloir travailler tous ensemble et
aider Obama à sortir les Etats Unis de l'ornière.
Bravo!!!
Sur CNN aujourd'hui, la question récurrente des journalistes est la suivante:
Obama suscite un tel espoir dans la communauté afro américaine, comment pourra-t-il être à la hauteur de cette attente? Comment pourrait-il ne pas décevoir?
La question est: vaut-il mieux étre déçu ou ne rien avoir à espérer?
Ce qui va se passer si Obama est élu, c'est que pour des millions de gens qui n'espéraient plus rien de la politique, il y aura un moment d'intense espoir.
Par quoi sera-t-il soldé n'est pas la vraie question, parce que quoi qu'il advienne Mac Cain ferait pire.
Mais lire à nouveau une envie d'y croire dans des regards de personnes âgées, de mères harassées , de pères résignés, ou d'adolescents fermés , c'est déjà une formidable victoire sur le cynisme auquel nous conduit trop souvent la politique.
Et si cette lueur pouvait aider à déclencher des vocations, alors oui, tout peut arriver...
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