J’ai attendu plusieurs jours avant de visionner la vidéo de Brice Hortefeux et Jean François Copé à Seignosse. Le spectacle est bien plus affligeant que je ne le pensais, et la remarque finale n’était que l’aboutissement d’une suite de dérapages verbaux d’autant plus indignes qu’ils proviennent d’un ministre en fonction , d’un chef de file des députés du parti au pouvoir, lors d’une université d’été de ce même parti, à un moment où ils se savaient filmés.
Je ne reproduirai pas leurs propos, chacun sait où les trouver.
Peut-être se défendront-ils en disant qu’ils faisaient de l’humour ?
Dans ce cas, c’était de l’humour version Saki « L'imagination a été donnée à l'homme pour compenser ce qu'il n'est pas. L'humour pour le consoler de ce qu'il est. »,
ou Louis Scutenaire « L'humour est une façon de se tirer d'embarras sans se tirer d'affaire. »
Lorsque l’on élit à la présidence un homme politique qui a prononcé des paroles aussi graves et lourdes de sens que : « je vais nettoyer les cités au Karcher », peu étonnant que les personnalités aux responsabilités dans son parti s’autorisent de tels propos sans même se poser la question de leur poids et des conséquences à assumer.
Il est temps que le devoir de mémoire s’impose en politique.
Peut-être pourra-t-on enfin faire mentir Jean Mistler :
« La politique est l’ensemble des procédés par lesquels des hommes sans prévoyance mènent des hommes sans mémoire.»