Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
5 juillet 2010 1 05 /07 /juillet /2010 18:54

 

Ce qui me sidère dans l'article ci-dessous  c'est que face à la violence scolaire on ne parle quasiment  que de la manière de la recevoir et de vivre avec.

Apprendre à gérer le conflit, autrement dit le kit de survie à l'usage des victimes de la violence scolaire est vendu 17 euros en Suède.

La sanction à l'égard de fauteurs de troubles n'est évoquée que dans les deux dernières lignes.

Elle semble pourtant être la première mesure à prendre.Question de bon sens.

Ce qui fait le plus souffrir dans les établissements scolaires est, osons le dire, la démagogie ambiante .

Il y a un cap à donner, des choses que l'on peut tolérer et d'autres qui tout simplement sont inadmissibles.

Nous ne savons plus le dire, nous ne savons pas monter au créneau pour poser des limites claires.

De nombreux parents ont commencé à ne plus poser de repères tangibles, et nous leur emboîtons le pas.

Il y a urgence à refuser les pansements sur des jambes de bois et à recourir à autre chose que du palliatif.

Urgence à nommer les problèmes, et à définir ce que nous ne voulons plus voir dans l'école.

Urgence à définir une ligne commune, et à refuser ce qui est contre productif , les réponses en ordre dispersé et au cas par cas.

Le cas par cas ne peut être qu'un plus, un post scriptum, une exception, et rien d'autre.

La stratégie commune, nette et claire, est la seule chose qui puisse protéger les élèves d'eux mêmes et protéger l'école de la violence.

Elle doit cesser d'être le voeu pieux de chaque rentrée scolaire, et s'inscrire dans les actes.

Sylvie Tassin.

 

28/06/2010 16:25

La Suède agit en ordre dispersé face à la violence scolaire


Dans ce pays la formation continue, pour apprendre à gérer des conflits, varie d’une ville à l’autre

Pour une fois, la Scandinavie n’est pas totalement en avance sur l’Europe du Sud. Réputée être un laboratoire social, elle semble désarmée, elle aussi, face au phénomène de la violence dans les établissements scolaires. Cette réalité, il est vrai, a été plus lente à se dessiner qu’en France. Le problème n’est devenu vraiment préoccupant que depuis une dizaine d’années, en particulier dans les villes. 

Face à lui, les pouvoirs publics hésitent entre prévention, généralement privilégiée dans la région, et répression. Et dans ce paysage mouvant, les enseignants ont l’impression de se retrouver seuls en pointe. En Suède notamment, où le fait que les communes soient en charge des questions d’éducation ne favorise pas une réponse coordonnée.

Le soutien psychologique aux enseignants et les formations spécifiques pour mieux gérer les situations de stress ou de conflit dépendent donc des mairies… et de leurs budgets. La situation est variable, passant du tout au rien. Parmi les villes les plus actives figure Växjö (sud), théâtre de plusieurs incidents graves ces dernières années. 

la Fédération ne propose pas de conseils psychologiques

Elle finance une formation censée donner les moyens aux volontaires de réagir : dispensée par l’école de police locale, elle allie cours de droit et exercices d’autodéfense. « Même si ces profs savent mieux gérer un conflit, ils sont nombreux à ne pas se sentir à l’aise dans ce rôle qui n’est pas naturel pour eux », admet Thomas Berglund, en charge du dossier éducatif à la mairie.

Pour pallier une formation de base « trop théorique », la Fédération des enseignants, principal syndicat du secteur en Suède, met à la disposition des intéressés un manuel, En sécurité au travail. Moyennant l’équivalent de 17 €, ils reçoivent des conseils pratiques sur comment éviter la violence et agir lorsqu’elle survient. Si elle fournit aussi une assistance juridique, la Fédération ne propose pas de conseils psychologiques à ses adhérents. 

«Certains proviseurs veulent éviter que leur établissement passe pour problématique»

Pourtant les besoins existent. En Suède, près de 5 % des enseignants ont été exposés à des actes de violence physique dans l’exercice de leur profession, 6 % menacés physiquement, 13 % l’objet d’autres tracasseries et près de 20 % vont au travail avec la peur d’être exposés à de tels ennuis, selon une enquête réalisée en 2008. Mais les agressions physiques n’ont été suivies d’une plainte auprès de la police que dans un cas sur dix.

« Certains proviseurs n’incitent pas le personnel à le faire, au contraire. Ils veulent éviter que leur établissement passe pour problématique aux yeux des parents, qui ont la liberté de choisir l’école où ils souhaitent placer leurs enfants, explique Metta Fjelkner, la présidente de la Fédération des enseignants. Or tant que tous les enseignants n’oseront pas porter plainte, l’ampleur du problème sera minimisée et la réponse politique restera en demi-teinte. » Une nouvelle loi, applicable à partir de juillet, prévoit néanmoins des sanctions disciplinaires contre les fauteurs de trouble.
Antoine JACOB, à Riga
Partager cet article
Repost0

commentaires