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4 décembre 2009 5 04 /12 /décembre /2009 20:18




L'école va mal, nous devons  réformer la formation des enseignants..

"A chaque fois qu'une réforme est proposée, les corporatistes s'insurgent, les profs s'élèvent contre toute notion de progrès et patati et patata....
Ils se crispent sur leurs acquis, refusent ce monde qui bouge....."

Bof.

Les profs sont comme les autres, ni meilleurs, ni pires.

Mais ils demandent une chose:  qu'on arrête de leur pondre des réformes qui ne marcheront pas car elles sont mal pensées. 

Un jeudi pluvieux de novembre 2009: visite  d'une inspectrice générale d'anglais dans un  prestigieux lycée nantais.
Elle assiste à un cours de classe de lycée classique, des secondes. Et s'insurge contre leur manque d'intérêt pour ce qui leur est proposé,contre leur manque d'implication, contre leurs airs blasés et leurs incessants bavardages.

C'est un cours donné par un jeune professeur fraîchement reçu au concours  prestigieux de l'agrégation, après un cursus à Normale Sup.

Un professeur aussi qualifié pour un public si peu reconnaissant:-ce gâchis horripile l'inspectrice...

Notre président et notre ministre veulent des professeurs mastérisés- à Bac +5
Ils veulent un renforcement des contenus disciplinaires au détriment de la formation pédagogique.
Plus d' épreuve liée à la pédagogie aux concours.
Plus d'année de stage telle que vécue actuellement, mais en 2ème année de Master un simple parcours complémentaire de professionalisation en plus des enseignements disciplinaires.

Cela ne peut être une solution.

Nous avons besoin de professeurs formés à l'école du bon sens.

Et la pratique, le temps de réflexion qui suit la pratique, le temps de remise en perspective, de discussion avec le conseiller pédagogique,avec des pairs, le temps d'apprendre à digérer ce manque d'intérêt des élèves,à chercher et trouver des moyens de faire avec, d'apprendre à accepter que nous n'avons jamais de public conquis d'emblée mais toujours des publics à conquérir et à modeler aussi, tout ceci prend du temps qui n'est pas le temps des études universitaires.

C'est un temps différent , bien plus rude et âpre, c'est le temps de la mise à l'épreuve et le temps de l'humilité .

Si nous n'accordons pas ce temps-là à nos futurs enseignants, nous les privons de chance de devenir des enseignants efficaces , conscients des obstacles et des moyens à trouver  pour les lever.

Le fonctionnement des IUFM n'est pas satisfaisant, beaucoup de jeunes professeurs le disent.
Le décalage entre réalité du terrain et contenu théorique des enseignements est  souvent très grand.
Les IUFM génèrent un énorme sentiment de frustration, souvent directement lié à la qualité des formateurs que l'on a en face de soi.

Mais une chose est certaine: masterisation et absence d'année de stage digne de ce nom ne peuvent être des garanties de mieux vivre à l'école.

Si l'on doit repenser les choses, et nous le devons, c'est impératif- cessons les réformes à l'emporte pièce trop souvent destinées à permettre, à plus ou moins long terme, des coupes budgétaires alléchantes.

Les stagiaires coûtent trop cher?
Oui, ils coûtent cher.
Raison  de plus pour se donner les moyens d'en faire  des enseignants solides.

Alors prenons le temps de vraiment réfléchir à la formation d'enseignants qui aient de la resssource devant des publics de plus en plus difficiles.

Il y va de l'avenir de millions d'élèves, et d'autant de citoyens en devenir.


Sylvie Tassin.

Pour en savoir plus sur les réformes,,cliquez sur:

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2009/11/16112009auduc.aspx

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